LA TOMATE ACTEUR MAJEUR DE LA MONDIALISATION

Qu’est-ce qu’on mange quand on ouvre une boîte de concentré de tomates, quand on se verse du ketchup, quand on attaque une pizza ? On mange deux siècles d’histoire du capitalisme. De l’exploitation humaine la plus barbare à la mafia la plus cynique, de la Chine à l’Italie, du Ghana à la Californie, Jean-Baptiste Malet a enquêté pendant près de trois ans sur cette filière très opaque, très lucrative et pas très appétissante. À la fin, vous aurez juste envie de trouver un bout de balcon ou un bout de jardin pour faire pousser vos tomates.

Regardez cette banale bouteille de ketchup. C’est écrit Heinz. C’est, avec Coca-Cola, le symbole de l’américanisation du monde. Henry John Heinz (1844-1919) aimait le répéter : « The world is our field » (le monde est notre champ). Aujourd’hui, 35 millions de tonnes de tomates d’industrie sont consommées chaque année dans le monde. Des tomates génétiquement modifiées pour une production industrielle pas toujours ragoûtante, que ce soient les produits utilisés ou les conditions de travail. Il y a longtemps que les mafias ne se limitent plus à la drogue et aux produits illicites. Grâce à l’exploitation des réfugiés, l’agromafia se porte bien. On rêvait d’un monde sans frontières, le néo-libéralisme l’a fait. Sous une épaisse couche de pâte rouge, voici aujourd’hui « tomates sans frontières ».

Notice de l'éditeur.

La description des conditions faites aux migrants qui travaillent pour cette industrie dans le sud de l'Italie, ainsi que la situation du Ghana est particulièrement révoltante.

Toute la barbarie du capitalisme mondialisé.